Finir un groupe de recherche
HOW TO
Envisage le renoncement comme une méthode
Quand est-ce qu'on arrête ?
Regarde le travail de lee lozano (artiste femme qui avait décidé d'arrêter de parler aux femmes) et l'autre artiste YY qui avait arrêté
Lis la lettre de fin de la revue Vacarme (lisible en interne ici)
Essaie d'écrire un scénario de fin
Essaie d'écrire un scénario de triptyque de remake
Essaie de réaliser ce scénario
Pendant la réalisation du scénario, accepte d'abandonner le projet et consacre-toi à l'unique lecture du SCUM Manifesto
Invite Morgane Merteuil pour qu'elle fasse la post-face live et annonce-lui qu'on arrête ce groupe de recherche
Décide alors de faire une autre forme
Décide de faire un meuble avec des tiroirs qui contiennent des modes d'une recherche collective
Abandonne l'idée du meuble en remettant en question le corps standard
Décide de faire des rideaux opaques avec des poches qui contiennent des modes d'emploi d'une recherche collective
Abandonne l'idée des rideaux en remettant en question l'autorité et le budget de production de cette forme
Abandonne l'idée de faire des formes
Fais un site qui contient des modes d'emploi d'une recherche collective
Puisque tu t'es situé·e au début ( bio d'entrée), rédige une bio de sortie ( après ses échanges et ses discussions)



CHOISIS TON ARME/

- Il y a une nécessité à penser l'arrêt des recherches.
" Quand est-ce qu’on arrête?, c’est drôle parce que je ne sais pas comment vous l’entendez, et on va se rendre compte demain que personne ne l’entend de la même façon. D’ailleurs c’était assez drôle parce que tout à l’heure, l’un d’entre nous a entendu dans l’expression «Quand est-ce qu’on arrête?», «Quand est-ce qu’on arrête son histoire d’amour?» Je crois que j’adore ça. Moi je l’avais pas du tout entendu comme ça, mais vraiment pas du tout entendu comme ça. Et en même temps c’est une façon possible d’attraper les choses. Quand est-ce qu’on arrête d’être ensemble? Un couple, c’est une petite communauté politique. Quand est-ce qu’on décide justement de se barrer. Peut-être que demain, on expérimentera les mille façons d’entendre cette étrange phrase qui nous travaille toustes, parce que le nombre de fois où on se dit qu’on devrait arrêter... Peut-être qu’il y a une vertu des formules un peu poétiques que tout le monde entend à sa manière. On va essayer de la déplier, ça peut être rigolo d’être assez nombreux pour le faire." - Rencontre avec Philippe Mangeot en Octobre 2020 à l'ESACM Jacuzi complet


- Il y a une nécessité à prendre cette décision collectivement.
"Le critère d’un bon groupe est qu’il ne se rêve pas unique, immortel et signifiant mais se branche sur un dehors qui le confronte à ses possibilités de non-sens, de mort ou d’éclatement, en raison même de son ouverture aux autres groupes. »(Felix Guattari) Cette idée de « l’arrêt », de « l’auto-dissolution » ou de la « finitude » peut donc avoir au moins deux effets pratiques. D’abord, ce parti pris nous allège du rapport moral à la question de l’éternité. Nous ne sommes plus obligés de porter sur nos épaules ce devoir, laïque ou pas, de nous maintenir au cœur de chacune de ces causes que nous avons un jour épousées ou au sein de ces groupes que nous avons rejoints, ni même, dans la foulée de ce mot d’ordre ouvriériste, de nous contraindre quel qu’en soit le prix à devoir « maintenir l’outil » que nous avons créé.
Placer la question de l’arrêt ou de la dissolution comme manière éventuelle de s’alléger la vie et de désaxer le point de vue, de sortir de l’évidence d’être ensemble, voilà quelques effets qui peuvent s’avérer intéressants.
Mais cette conception de l’arrêt ou d’une fin à se donner nous laisse un goût de trop peu, une saveur trop linéaire. On a presque l’impression d’un jeu de dupe. Quoi qu’il arrive, l’avenir d’un groupe serait déjà écrit à son commencement : il irait vers une déchéance certaine. Que devient alors le processus avec ce genre d’idée ? Si, en tout état de cause collective, je connais déjà la fin, pourquoi commencer ?"
Micropolitiques des groupes
pour une écologie des pratiques collectives
Thierry Müller et Olivier Crabbé ont collaboré avec David Vercauteren à l’écrit de de cet ouvrage
Tout trois ont participé, entre autres, au Collectif sans ticket et sont membres du Groupe de Recherche et de Formation Autonome (GReFA)
https://micropolitiques.collectifs.net/


ET POUR FINIR, PUISQUE NOUS AVONS RÉDIGÉ DES BIOS D'ENTRÉE, VOICI DES BIOS DE SORTIE:

CINQ ANS APRÈS:
- Michèle Martel a profondément changé ses méthodes et contenus d'enseignement en poursuivant certaines des pistes amorcées avec le programme de recherche. Elle a rejoint la cellule d'écoute de l'école et le groupe de travail chargé d'imaginer les protocoles de signalements internes à l'ESACM ainsi que la charte.
- Ghita Skali a fui la France pour s’installer dans un autre pays européen ou l’extrême-droite se développe autant. Grâce (entre autre) aux discussions et aux débats qu’elle a eu avec les autres membres des exils, elle a plus de facilité à envoyer chier certaines institutions et à quand même accepter de travailler avec d’autres, qu’elle essaye de déranger et de critiquer.
– Jérôme de Vienne a terminé son dsra à l'école de Clermont Ferrand. Sa pratique s'est décalée de plus en plus en marge des circuits de validation de l'art contemporain (résidences et expositions) et il n'attend plus sa subsistance du travail artistique, mais de son travail de menuiserie. Cette désertion vient en grande partie de questionnements liés aux questions soulevées dans le groupe de recherche...
- Malak Yahfoufi s’est installée à Paris. Elle a co-fondé l’association Amour général et travaille sur les questions de ge?opolitique de l’art et de la culture.
- Jade Lièvre est toujours à Clermont-Ferrand, ses questionnements politiques sont plus en adéquation avec sa création artistique. Elle a adopté un chien avec lequel elle tente de son mieux de cohabiter sans être dominante et a une alter de roller derby nommée Rottwheeler.
- Le groupe des exils/silex a aidé Kostia Jopeck à arrêter son travail sur l'exil des intellectuel•les italien•nes pendant le Fascisme. Il s'inspire beaucoup des outils abordés avec le groupe comme "Arpenter", "Rencontrer", "Refaire" pour s'engager dans les projets qui lui tiennent à coeur.